Archive | août 2015

L’église du Millenium de Lens classée monument historique

    Le mardi 27 janvier 2015, l’église du Millenium de Lens est classée monument historique. L’occasion de revenir sur sa construction.

   En 1919 un baraquement en bois est construit route de Béthune sur un terrain en face de la  fosse n°1 des mines de Lens. Appelée d’abord chapelle St Edouard (pour remplacer l’église de la cité de la fosse 12 en ruine), cette construction sert aussi de lieu de culte jusqu’à la reconstruction de l’église Saint Léger.

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   A partir de 1923, la chapelle reçoit le nom de Sainte Élisabeth et est remise en état par la communauté polonaise. Les messes y sont célébrées en français et en polonais.

   Au début des es 60, le besoin d’une église purement polonaise à Lens se fait sentir. C’est le père Przybysz qui officiait dans la paroisse dans les années 40/50 qui est à l’initiative de la construction de l’église : la chapelle devenant de plus en plus vétuste et risquant à tout moment de s’écrouler.

   Le prêtre fait bâtir une salle près de la chapelle pour les activités culturelles des paroissiens, mais aussi avec l’idée qu’elle serve provisoirement de lieu de culte au cas où la construction d’une nouvelle église se concrétise.

   C’est alors que le comité national polonais du Millénaire décide de construire une église symbolisant le millénaire de la chrétienté polonaise. Lens, bastion de la polonité du bassin minier du nord de la France, est choisi. Les décisions du comité national sont accueillies avec enthousiasme. La communauté polonaise de Lens crée un comité de soutien pour la construction de l’église et chaque polonais du bassin minier et même du monde entier, dans la mesure de ses moyens participe à la réalisation de ce projet pharaonique. 150 millions d’anciens francs sont rassemblés pour financer le chantier.

   Les pères Czajka et Lewicki ainsi que Messieurs Kwiatkowski père et fils, directeurs successifs du journal polonais Narodowiec (voir ici : http://lelensoisnormandtome3.unblog.fr/2014/05/08/narodowiec-le-journal-des-mineurs-polonais/ ) sont les principaux artisans de la construction.

   En 1965, la chapelle est rasée et l’année suivante (année du millénaire de la Pologne catholique), la première pierre de l’église est posée. Le dimanche 16 avril 1967, avec la consécration de l’église, c’est l’ensemble de la communauté polonaise de Lens mais aussi de tout le Bassin Mineir qui est à l’honneur.

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   L’histoire complète de la construction de l’église du Millenium est relatée par Henri Dudzinski dans le dernier numéro de la revue Gauheria que l’on peut se procurer sur le site de l’association : http://gauheria.canalblog.com/

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   Avec l’église du Millenium, la ville de Lens compte aujourd’hui quatre monuments historiques avec la gare, la maison syndicale et les grands bureaux des mines (aujourd’hui université Jean Perrin).

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L’hôpital de Lens en 1955

   C’est pour la revue ‘Détective’ que le journaliste Raymond Oloina a effectué en 1955 un reportage sur l’hôpital de Lens. En voici un résumé.

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   Après une présentation du Docteur Schaffner (sa biographie est ici : http://lenstome4.canalblog.com/archives/2011/11/27/24624807.html ), de sa maladie : la radiodermite, de son parcours l’amenant de son Alsace natale à la capitale du pays minier, le journaliste demande au maire de Lens comment il en est arrivé à construire dans cette ville un hôpital d’avant-garde. ‘’Je ne suis pas seul. Chacun des membres du Conseil d’Administration étudie nos problèmes, présente des suggestions et collabore au mieux au bien être de nos malades. Nous avons aussi la chance d’avoir à la direction du centre Monsieur Morlé ’’.

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   Pierre Morlé est un jeune directeur de 39 ans. Parisien d’origine, il fait partie, selon le journaliste, de cette nouvelle génération de fonctionnaires qui pensent qu’une bonne organisation est source de rentabilité.

   Pierre Morlé a déjà bien voyagé lorsqu’il arrive à Lens : licencié de droit à 21 ans, prisonnier en Allemagne d’où il s’évade lors de la seconde guerre mondiale, il a participé à des stages dans les hôpitaux à Bruxelles, Rome, Milan , Vienne ou encore Munich.

   Arrivé à Lens en 1952, il met en place des réformes parfois insignifiantes mais qui conduisent à une meilleure rentabilité du Centre Hospitalier. Pour éviter les dépenses trop importantes dues à l’intervention d’entreprises extérieures pour les travaux d’entretien et de réparation, il crée une équipe de techniciens comprenant 30 ouvriers (plombiers, électriciens, peintres, forgerons …).

   Peu à peu, il transforme les chambres communes en pièces individuelles ou à deux lits. Il crée un mini golf, une volière et des nombreux parterres fleuris afin de permettre aux malades pouvant sortir de se détendre dans un espace agréable.

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   Un exemple de nouveauté insignifiante mais qui améliore le sommeil des patients : le nettoyage se faisant la nuit, les seaux métalliques sur le carrelages réveillent les malades. Il les fait remplacer par des ustensiles en plastique.

   Et le journaliste d’ajouter : ‘’Ces petites révolutions apportées par cet organisateur-né a mis le Centre Hospitalier de Lens à la pointe du progrès en matière de gestion comme il l’était sur le plan médical et chirurgical avec le Docteur Schaffner’’.

   Puis l’article vante le dévouement et l’efficacité du corps médical en évoquant en exemple la terrible catastrophe de Loison-sous-Lens (un car transportant des institutrices et élèves d’une école de Tourcoing est tombé du pont de la route nationale sur la voie ferrée le 16 décembre 1954). Une cinquantaine de blessés est amenée à l’hôpital de Lens : il n’a pas fallu plus de quinze minutes pour que tout le dispositif ‘catastrophe’ soit mis en place : médecins, chirurgiens, infirmières, filles de salle, donneurs de sang autour des dix tables d’opération ouvertes. Aucune victime n’a attendu sur une civière : aussitôt alertée, une équipe d’ouvrier à monté de nombreux lits supplémentaires dans des salles réquisitionnées.

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   Le docteur Schaffner évoque ensuite l’avenir de l’hôpital : ‘’Nous avons encore du pain sur la planche : regrouper les services chirurgicaux, agrandir la maternité, augmenter le nombre de places et créer une école d’infirmières’’.

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   Puis, le Docteur Schaffner reprend sa casquette de maire de Lens, ‘sa seconde petite patrie’, et parle football : ‘’Lens et les villes voisines sont une pépinière pour le jeunes pratiquants, plus de 4000 gamins jouent au football. Mais les grands clubs viennent nous piquer nos meilleurs éléments’’.

  Et le journaliste de Détective, Raymond Oloina de conclure : ‘’Cette grande maison qui ne ressemble pas à un hôpital est un hôpital et ce monsieur qui parle de football est le Docteur Schaffner qui sait que dans une semaine il sera allongé sur une de ces tables d’opération pour tenter d’enrayer la progression de la maladie qui le ronge ….’’.

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