La cité des Fleurs de Lens
Cette cité est construite à la fin des années 30 par la Société des Mines de Lens pour ses pensionnés.
A cette époque, un mineur partant à la retraite devait obligatoirement quitter son logement. Il n’y avait cependant que très peu d’habitations de disponibles, les familles de retraités devaient alors soit quitter la ville soit habiter chez leurs enfants dans des maisons déjà surchargées par des familles nombreuses.
Alors que la reconstruction des cités minières est terminée après le cataclysme de la première guerre mondiale, Félix Bollaert, président du conseil d’administration de la Société des Miens de Lens décide de construire sur un espace libre entre les fosses 1, 9 et 12bis et tout près du stade des Mines, une cité de petites maisons pour ses « chers pensionnés de la société ». La cité est appelée « cité Saint Albert » du prénom du Docteur Barrois donné au chevalet de la fosse 12bis toute proche. C’est après la nationalisation qu’elle devient la cité des Fleurs.
Il ne fut jamais remonté la moindre gaillette du puits 12bis puisqu’il n’a toujours servi qu’à l’aérage. Il a été percé en 1904 et servait donc à ventiler les galeries de la fosse 12. Reconstruit en béton armé après la première guerre, il servit jusqu’en 1976 lorsqu’il fut remblayé puis détruit en 1984.
A l’emplacement du carreau de la fosse 12bis existe aujourd’hui un parc d’activités de l’artisanat.
Sur un plan de Lens en 1937, on peut voir tracé le projet de construction des premières maisons. A l’origine, il n’y a aucun commerce, aucun service dans cette cité ; juste quelques espaces verts avec bancs et terrains de boule.
Chaque maison d’un seul niveau est entourée d’un petit jardinet (à imaginer là où se trouvent maintenant des allées menant aux garages). C’est vraiment une cité de retraités.
Félix Bollaert ne verra pas son inauguration puisqu’il décède en 1936 laissant son nom au stade des Mines.
La cité n’est accessible que de la route de Béthune par la rue des Cytises au niveau de la gendarmerie et par la rue des Œillets. La rue des Rosiers rejoint rejoint le Chemin Manot (aujourd’hui rue Léon Blum) aux abords de la cité du 11.
De l’autre côté, la ligne de chemin de fer de Lens à Hazebrouck empêche tout accès … jusqu’en 1951 lorsqu’un pont est construit à l’extrémité de la rue des Lilas juste en face de l’église Saint Théodore qui permet de rejoindre la cité du 9.
Ce pont a sa propre histoire. Quelques temps après sa construction, il prit le nom non-officiel de « Pont Verdière », après le décès du doyen de la cité, Louis Verdière, dont le convoi funèbre fut le premier à emprunter ce pont pour rejoindre l’église Saint Théodore.
C’est entre la cité des Fleurs et la route de Béthune que les HBNPC ouvrent le 14 mai 1946 leur centre de formation dont la mine-image, une galerie reconstituée, est aménagée dans un long souterrain étroit de 250 mètres taillé dans la craie qui avait été percé pour servir d’abri lors de la seconde guerre mondiale.
A cette occasion, une artère est créée face au monument aux morts des mines de Lens, elle porte le nom de « Chemin Perdu ».
Le centre a définitivement fermé ses portes le 31 août 1985 et le 25 janvier 1986, Laurent Fabius, premier ministre, posait en ces lieux la première pierre de ce qui allait devenir l’IUT.
L’Institut Universitaire de Technologie, installé jusque là dans des locaux provisoires, ouvre ses portes en septembre 1987 et accueille 300 jeunes. A cette occasion, le Chemin Perdu devient la rue de l’Université.
Dans les années qui ont suivi la Libération, des nombreux mineurs ses cités se rendaient au stade Bollaert par la cité des Fleurs et une étroite passerelle à l’extrémité de la rue des Tulipes. C’était une bonne occasion pour les retraités de cette rue pour se faire un peu d’argent de poche. Contre une petite pièce de monnaie, le supporter pouvait déposer son vélo ou sa mobylette dans le jardin, à l’abri des vols.
Aujourd’hui encore, dans une cité des Fleurs rénovée et agrandie, quelques ornements devant ces basses maisons rappellent que la cité avait été construite à l’origine pour ceux qui avaient contribué à la fabuleuse aventure de l’épopée charbonnière.
Merci Claude
Je suis né dans cette belle cité )Rue des Jasmins) j’en conservé un excellent souvenir.
Certains détails de l’historique m’étaient inconnus
Et oui,l’entrée au stade pour accéder aux secondes et populaires.
L’entrée c’était rien,mais la sortie,1,50m de large,il fallait jouer des épaules où se laisser porter par le flux,mais à l’époque on voyait du spectacle à Bollaert
Très bel article bien interessant !!!! Je suis nee rue Flatters la deuxième porte du premier pavillon je n aies jamais su si c étais la citée des fleurs ? Merci bonne journée
Souvenirs de mes plus belles années ! J’habitais rue de la Rochefoucauld, ma meilleure amie habitait la cité des Fleurs. Son père, mineur polonais, était silicosé. J’aimais manger leurs gâteaux au pavot; Cette amie était aussi le prétexte pour m’échapper de chez moi (une vraie prison) et retrouver mon amoureux, qui se reconnaîtra… ! J’aimerais savoir ce que cette amie est devenue. Anne-Marie Owczarczak, si tu passes par là !
Souvenirs pour moi aussi, puisque le frère de l’amie citée (des fleurs ?) de Pascale Jeanne était dans ma classe. Quand un enseignant lui demandait d’épeler son nom, c’était un délice pour nous tous d’épeler en chœur très fort : O W C A Z A R C Z A K comme si cela tombait sous le sens. Et puis, je passais par la Cité des Fleurs pour tenter d’aller voir l’amie d’Anne-Marie O. Oui, « il » s’est reconnu !
Que de beaux souvenirs pour tes ces personnes,un baume au coeur des le matin .
Les cités des nimes dont nous devons etres fiere,nos grand pere,pere,et les autres etaient bien courageux d aller au entraille de la terre.
Merci pour cet article. J’ai passé toute mon enfance chez ma chère grand-mère, rue des cyclamens. Je n’en ai que des bons souvenirs.
J’ai bien connu cette cité, mes parents y habitaient dans trois minables pièces avec une arrivée d’eau froide comme tout confort les wc au bout de la cour. C’est là que mon père est mort à 60 ans silicosé à 100 pour 100.
Merci les houillères pour le cadeau.
Une honte après une vie labeur.