Je suis triste.
J’ai appris le décès de Monsieur Christian Daubresse survenu hier dans sa 90ème année.
Monsieur Daubresse a été mon professeur au collège Michelet au début des années 60, un professeur de Français et d’Histoire-géographie qui avait le don de passionner ses élèves. Il y est certainement pour beaucoup dans le plaisir que j’éprouve à effectuer des recherches historiques et à écrire.
Je l’ai retrouvé grâce à Internet bien des années plus tard. Nous avons repris contact et mon ancien professeur est devenu mon ami. Que de bons moments passés dans son appartement à évoquer l’histoire de la ville de Lens. Monsieur Daubresse a été longtemps au conseil municipal, responsable de l’Education, de la Jeunesse puis de la Culture.
Il a passé sa vie à s’occuper des jeunes lensois. Il me racontait les voyages qu’il organisait et effectuait à l’étranger pour les adolescents, les colonies de Grossouvre et le lac de la Goule. Il était fier d’avoir été le responsable du Colisée lorsque la ville l’avait racheté pour le transformer en théâtre. Il me racontait ses rencontres avec de grands noms du spectacle : Guy Bedos, Raymond Devos… Il me racontait comment était la commune sous la gestion d’André Delelis, comment elle tentait de résister à la fin de l’exploitation charbonnière.
Il était intarissable… parlait beaucoup… de tout. De son père, ouvrier aux mines de Lens, dont il était fier, de sa jeunesse dans les corons, de la difficile période pendant et après la Seconde Guerre, de ses années à Michelet, de sa retraite, de la mairie, de sa famille… Son épouse, une merveilleuse dame, approuvait, rectifiait parfois mais prenait aussi beaucoup de plaisir à l’écouter.
La dernière fois que l’on s’est téléphoné, c’était en décembre. Il a abrégé la conversation et se disait fatigué.
Ces longues discutions autour de la table dans son appartement lensois vont me manquer. Lui que, malgré son insistance, je n’ai jamais pu appeler Christian. Pour moi, il restera toujours « Monsieur Daubresse ».
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